La solution Oleo100 a trouvé son marché

La crise de la Covid 19 a révélé en 2020 ce que pressentait déjà Saipol en 2018 lorsque l’entreprise a lancé son carburant biosourcé Oleo100, issu de colzas 100 % français qui réduit les émissions de gaz à effet de serre de minimum 60% : le consommateur veut du local et du renouvelable. Alors, pas étonnant non plus, que malgré un volume livré en dessous des projections en 2020, arrêts des déplacements de personnes et des biens obligent, les carnets de commandes sur l’exercice 2021 fassent le plein. Les contrats sont signés pour 3 à 5 ans ! Et la dynamique ne compte pas s’arrêter là puisque Saipol vise 300 000 m3 d’Oleo100 en 2025, contre 80 000 en 2021, soit 5 % du marché des carburants.  « C’est le maximum que nous puissions assurer, précise Claire Duhamel, directrice de l’activité, car l’huile employée pour fabriquer l’Oleo100 est avant tout une matière première complémentaire de celle à vocation alimentaire afin de valoriser au mieux les colzas cultivés en France. »

Fort de ces perspectives, Oleo100 représente l’un des fleurons qui doit apporter du vert dans les comptes de Saipol. Claire Duhamel, le positionne auprès de ses clients comme « un levier facile et accessible sans surcoût pour accélérer la transition énergétique du secteur du transport ». Il s’adresse aux flottes captives de véhicules diesel et possède l’avantage de ne nécessiter qu’un réglage du moteur, réalisé par les constructeurs. L’entreprise fournit aussi la cuve pour le carburant. Alors, c’est sans hésitation, qu’elle promet à tout transporteur : « 30 jours pour décarboner toute une plateforme de camions ! ».

L’offre est rodée. Le département dont elle a la responsabilité fonctionne comme une startup mais bénéficie de la sécurité et du soutien d’un groupe. « Nous sommes très agiles, raconte-t-elle, au point que tous les 15 jours nous pouvons être amenés à revoir notre fonctionnement si besoin. » Lequel s’appuie sur le digital qui apporte une gestion bien plus moderne de la supply chain pour répondre à toutes les demandes.

Car, si en 2018, les premiers clients appartenaient au secteur du transport de marchandises principalement de l’agroalimentaire, en 2021, l’entreprise peut compter sur de nouveaux segments comme les acteurs du bâtiment, les caristes, les entreprises de travaux publics. Eiffage, Vinci, Eurovia, Granulat-Vicat, pour ne citer qu’eux, convertissent leurs engins à Oleo100 pour deux principales raisons : « Cet intérêt croissant tient de la réglementation mais aussi de l’engagement environnemental des entreprises », complète Claire Duhamel. La suppression de l’avantage fiscal sur le gazole non routier au 1er juillet 2021 est une donnée économique importante pour les entreprises qui utilisent des engins de travaux. Autre levier, les cahiers des charges des appels offres exigent de plus en plus une diminution conséquente des émissions de CO2. Et pour ceux qui attendent le moteur à hydrogène, elle ne voit pas de perspectives avant cinq ans. Quoiqu’il en soit, le choix des moteurs B100 ou diesel aptes à recevoir Oleo100 fera, à cette échéance, partie du mixte énergétique.