Cette campagne 2022-2023 est celle de la phase pilote du projet « Colza Advanced » de Saipol pour la culture en conditions réelles de colza riches en protéines. Particularité de ces variétés : la teneur en protéines de leurs graines est 2 % plus élevée que celle de graines de colza standard 00. Cultivées selon les itinéraires agroécologiques bas carbone recommandés dans le cadre des contrats OleoZE, elles devraient accroitre aussi l’autonomie protéique en alimentation animale. Les bases de cette nouvelle filière ont été dévoilées en novembre 2021 lors des rencontres OléoPro. « L’histoire est séduisante, témoigne Loïc Godnair, responsable filières Saipol. Notre ambition est de financer la transition agroécologique et l’autonomie en protéines végétales par la transition énergétique en cumulant des primes, d’une part sur les critères bas GES, et d’autre part sur le haut niveau de protéines ».
– SAIPOL FINANCE UN PROJET R&D GRANDEUR NATURE SUR LES COLZAS RICHES EN PROTÉINES
L’histoire reste aussi à écrire. La liste des variétés de colzas éligibles compte une dizaine de candidats. Ouverte à tous les semenciers, elle doit s’enrichir au rythme de la sélection variétale. Pour évaluer les performances de celles déjà retenues pour les semis 2022, Saipol finance un projet de R&D grandeur nature sur trois ans avec l’appui des coopératives. « Nous espérons ainsi préparer le marché avec à terme des variétés qui seront en rupture technologique avec une teneur en protéine encore plus importante. » ajoute Loic Godnair. Cinq organismes stockeurs représentatifs des régions de production du colza ont déjà répondu présents à cette première étape de déploiement à grande échelle. Leurs agriculteurs pionniers ont semé 500 ha.
– LES RENDEMENTS DES COLZAS RICHES EN PROTEINES DOIVENT ETRE AU RENDEZ-VOUS
Dans un premier temps, le protocole d’expérimentation va comparer les variétés identifiée dans Colza Advanced aux variétés les plus utilisées dans chacune des zones. Les critères rendement et teneur en huile sont particulièrement attendus par les agriculteurs et les organismes stockeurs : « Au prix élevé du colza, les rendements doivent être au rendez-vous ainsi que la rentabilité économique en lien avec les pratiques agroécologiques », précise Loïc Godnair. Afin de sécuriser les revenus, Saipol a prévu une rémunération pour les agriculteurs engagés dans ces essais conduits sur parcelles entières.
Pendant cette phase expérimentale, les graines récoltées seront mélangées dans les silos avec celles des autres colzas. La ségrégation des lots, du collecteur jusqu’en sortie des usines de transformation, se fera dans un second temps avec la montée en puissance de la filière. Reste aussi à déterminer le juste niveau du bonus protéine pour les producteurs.
ACCOMPAGNEMENT SPECIFIQUE SUR LE TERRAIN PAR SAIPOL DU PROJET COLZA ADVANCED
Les organismes stockeurs constituent un maillon essentiel de cette filière Colzas Advance. Louis-Arthur Dezard, chargé du développement de filières oléagineuses de spécialité chez Saipol, est missionné pour piloter le projet Colza Advanced sur le terrain, lien avec les coopératives, suivi des essais et des analyses, il veille au bon déroulement de la campagne.
FILIERE COLZA RICHE EN PROTEINES : MAILLON D’UN CERCLE VERTUEUX FONDE SUR LA TRANSITION ENERGETIQUE ET L’AUTONOMIE EN PROTEINES VEGETALES
Avec le déploiement des hectares dans les trois prochaines années, la filière va se structurer.
Plus de protéines locales, c’est moins de sojas importés, moins de déforestation, donc et un meilleur bilan GES et une autonomie en protéines végétales améliorée pour les élevages français. « Un lot de graines avec une concentration en protéines qui se situe entre 20 et 22 % donne un tourteau qui atteint de 35% à 36 % de protéines contre 33 % en moyenne », complète Loïc Godnair. À terme, lorsque la filière sera installée, différentes options de rémunérations seront proposées. « Les colza bas GES ont ouvert la voie d’une rémunération directement liée aux pratiques culturales. Avec Colza Advanced, nous pourrons très bien cibler de façon graduelle la rémunération en lien avec la teneur en protéine », ajoute-t-il.